Le dimanche 4 juillet après la messe à la Chiesa Martorana de Palermo selon un rite orthodoxe d'après le nombre incalculable de signe de croix qu'on a dû faire, nous sommes partis en suivant la côte en direction la réserve naturelle de Pizzo Cane plus haut dans la montagne. À cause du soleil "qui tape comme un marteau sur la tête des gens" on s'est arrêtés à l'ombre jusqu'à 17h. Nous grimpâmes dans la montagne, et la nuit tombant, nous suivons péniblement le chemin de plus en plus petit, et de plus en plus caillouteux. Plus bas dans la vallée nous voyons les lumières de la ville que nous venons de quitter. À 21h30 nous franchîmes la barrière d'un chemin que nous croyons mener à une maison allumée là haut sur la colline. Faute de vitesse, les dynamos de nos vélos penaient à nous éclairer, et la lune n'était pas là. Dans le noir, elle semblait si loin cette maison, elle me paraissait être tout là haut sur les monts dont on ne distinguait que les hautes ombres. Sur la carte elle n'était plus qu'à 300m et la carte avait raison sur nos sens, en continuant sur le chemin nous rentrâmes dans la cour de la ferme. Une petite porte laissait passer de la lumière. Luigi travaillait encore tard dans son atelier. Il nous accueillit, ainsi que les deux chiots de la ferme - au grand dam de Raphaël et pour le plus grand bonheur d'Inès. Le lendemain nous découvrons la ferme en plein jour. C'est une jolie ferme entre la mer et la montagne.


Nous grimpâmes dans la montagne


Plus bas dans la vallée nous voyons les lumières de la ville que nous venons de quitter.


Une petite ferme entre la mer et la montagne.


Les deux chiots de la ferme.


Nous y sommes restés dix jours. La vie y était réglée par le soleil. Le matin il faut se lever à 6h pour travailler tant que qu'il n'a pas encore chauffé la terre, même si déjà à 8h il tape si fort qu'on en sue toute l'eau de la mer. À midi il faut vite rentrer au frais des pierres de la maison et l'après midi c'est le temps de la sainte sieste. À 17h, quand le soleil est assez bas et que la terrasse est à l'ombre il est possible d'y prendre un verre en admirant le paysage ou en lisant - "l'île mystérieuse", Jule Verne pour Raphaël et "All God's children need traveling shoes", Maya Angelou pour Inès. Le soir on sort promener un peu avant d'aller se coucher tôt. Nous étions logés - comme des rois ! On voit la montagne depuis la fenêtre de notre chambre - et nourris contre un peu de travail. Il consistait à couper les hautes herbes et les chardons dans la montagne afin de réduire le risque d'incendie. Dans cette réserve et dans le reste de la Sicile, les hautes herbes sont constamment en danger de prendre feu. Raphaël maniait le broyeur, et Inès le coupe fil - notez la répartition très genrée des tâches. Aussi, la ferme compte près de 100 vaches limousines. On a un peu transporté du foin. Comme on a vécu le deuxième confinement en Creuse, autant vous dire que nous, les limousines, on connaît !


On voit la montagne depuis la fenêtre de notre chambre.


Raphaël maniait le broyeur...


...Inès le coupe fil


On a un peu transporté du foin


Ces dix jours furent de tout repos. Luigi, Lena et Ignacio ont prit bien soin de nous ! Jeudi 15 juillet nous reprenons la route, ou plutôt le train, pour Caltanisseta !