De notre arrivée à Bâle jusqu'à la frontière Italienne - donc durant tout notre passage en Suisse - il ne s'est pas passé 12h sans que nous prenions la pluie. C'était difficile pour le moral, mais on a tenu bon. On vous raconte ça en poésie.


Avec une petite tente pour seule maisonnée

Aux caprices du ciel nous devons nous plier.


Ô pluies implacables, Ô nuages noirs sans pitié,

Deux semaines durant vous nous avez accablés !

Que d'averses infinies, de crachins éternels !

Sommes nous donc maudis, des damnés du ciel

Pour écoper ainsi tant de pluies torentielles ?


Son esprit altéré par l'humidité,

Inès acquit le don de prédire le temps,

Craquement du genou et vols des oiseaux,

Forme des nuages et direction du vent,

Autant de signes clairs pour la venue de l'eau.


Si par malheur un nuage pointe à l'horizon,

Aussitôt kway et pantalon nous enfilons.

Déjeuner englouti par peur des gouttes,

Même sous le déluge, pédaler coûte que coûte.


Qu'il est laborieux de lire des panneaux,

Des lunettes sur le nez dégoulinantes d'eau

Aveugle je me sens, mais aussi comme sourd

Portant cette capuche que la flotte fait tambour.


Une éclaircie survient ? Séchons nos vêtements !

Soleil réparateur, soleil réconfortant,

Réchauffe notre tente, sèche nous prestement,

Car j'aperçois là bas un nuage méchant.


Le soir il pleut encore, la nuit étend son voile.

Voyageurs valeureux sous leur frêle toile,

Vont dormir invoquant leur bonne étoile,

De leur donner du courage pour surmonter

La fatigue que leur cause l'humidité.

Au fond de leur cœur brûle le feu sacré.


Enfin nous y voici, j'aperçois le pays,

Où on nous l'a promis, il n'y a plus de pluie.

Adieu monts enneigés, lacs et vallées fleuries,

En Suisse nous avons trop subi ce temps pouri,

Fini le mauvais temps et ces affreux soucis,

De l'averse infinie, nous sommes enfin sorti,

Ciao dolce vita car voici en Italie !